La cycliste qui veut soigner les animaux

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Voici un autre texte de la série de 10 sur sur des athlètes de la région à surveiller au cours des prochaines années. Le tout produit encore une fois par Martin Comtois du journal Le Droit. C’est au tour de la cycliste Laury Milette d’être en vedette.

Le Droit présente 10 athlètes de moins de 18 ans, des deux côtés de la rivière des Outaouais, qui seront à surveiller dans les 10 prochaines années. En vedette aujourd’hui: Laury Millette.

Cette adolescente de Masson-Angers pourrait être confrontée à un choix déchirant dans quelques années. Choisira-t-elle de pédaler dans des pelotons internationaux ou plutôt de soigner des animaux?

«Je ne cacherai pas que je rêve de devenir vétérinaire depuis que je suis très jeune», confie Laury Millette.

C’est pourquoi elle y va «une saison à la fois», en ce moment, dans sa carrière sportive qui a décollé l’été dernier. Elle était la plus jeune des 25 membres de l’équipe canadienne qui ont participé aux championnats du monde, en septembre, au Royaume-Uni.

Millette a fêté ses 17 ans, deux mois plus tard, en novembre.

«Ça pourrait devenir difficile de faire les deux en même temps, surtout que je devrais aller en Europe pour devenir meilleure en vélo. Je ne voudrais pas que ça empiète sur mes études.»

Pour l’instant, Millette savoure cette percée sur la scène nationale et internationale. Elle a terminé deuxième à l’épreuve sur route des championnats canadiens juniors, en 2019.

Ce résultat lui avait valu l’invitation de Cyclisme Canada dans le Yorkshire.

Laury Millette porte les couleurs d’une nouvelle équipe, Quebecor-Stingray.

Laury Millette porte les couleurs d’une nouvelle équipe, Quebecor-Stingray. PATRICK WOODBURY, LE DROIT

La jeune femme a rapidement été initiée à la réalité européenne. «C’est vraiment différent des pelotons qu’on retrouve au Québec. C’est difficile de faire sa place puis de la garder.»

«Déjà que je ne suis pas nécessairement habile à rouler là-dedans.»

Millette a terminé loin derrière lors de la course sur route des Mondiaux juniors, aboutissant au 84e rang, à plus de 13 minutes de la gagnante. Seulement sept autres filles ont rallié le fil d’arrivée après elle. Quatre autres participantes n’ont pas terminé l’épreuve.

«J’ai trouvé ça quand même le fun, même si ça n’a pas super bien été. Je m’étais mis un peu de pression. Je suis un peu déçue d’être tombée au milieu de la course.»

«Même si ce n’était pas un parcours difficile, le peloton de 95 filles était stressé. C’était quasiment dangereux. Je n’avais jamais roulé dans pareilles conditions. J’ai beaucoup appris.»

Millette avait hâte à la saison 2020. On lui avait monté un projet de courses en Europe. Mais le tout a pris le bord en raison de la COVID-19.

La cycliste doit porter les couleurs d’une nouvelle équipe, Quebecor-Stingray, après avoir roulé au sein de l’Ottawa Bicycle Club l’an dernier. Elle a pu participer à un premier camp d’entraînement avec ses coéquipières en Californie au début du mois de mars.

«Laury est assez nouvelle en vélo, mais elle montre une belle progression depuis deux ans», indique son nouvel entraîneur, Yannick Bédard.

«Elle est bonne sprinteuse. C’est une de ses forces. Nous mettons beaucoup l’accent sur son endurance. Ça va l’aider aussi l’an prochain quand elle passera chez les moins de 23 ans et chez les élites. Les courses seront beaucoup plus longues.»

«Laury, c’est une personne qui possède un bon sens de l’organisation. Elle est très méthodique aussi. Elle sait ce qu’elle doit faire. Tu n’as jamais besoin de lui répéter la même chose deux fois. C’est probablement pour ça qu’elle progresse si vite depuis deux ans.»

Millette pratique le cyclisme sur route depuis cinq ans à peine. Au départ, ses parents Pascal et Diane l’avaient inscrite chez les Cuisses Or de l’Outaouais.

Plusieurs discussions avec son premier entraîneur, Mathieu Trépanier, lui reviennent en tête ces jours-ci. «Il me disait souvent que j’avais le potentiel de me rendre loin. Il voulait que je m’entraîne plus, que je participe à des contre-la-montre à Ottawa.»

«Mais moi, je ne voyais pas la même chose que lui. Ça ne m’intéressait pas tant que ça à l’époque. Ça m’a pris deux à trois ans avant de me décider à pousser. Là, je réalise ce qu’il voulait dire.»

En plus de rouler, Laury Millette était rapide sur des lames. Elle a fait partie du programme sport-études de patinage de vitesse à la polyvalente Nicolas-Gatineau.

«Cet hiver, j’ai commencé à délaisser un peu ça pour me concentrer sur le vélo. J’avais prévu arrêter la saison prochaine.»

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