À la fois athlètes et entrepreneurs

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Un texte signé Martin Comtois du Journal Le Droit sur nos trois ambassadeurs qui se sont lancés en affaire à un jeune âge.

En plus de présenter les athlètes de la relève, Le Droit jette aussi un regard sur divers autres acteurs ou dossiers qui retiendront l’attention durant la prochaine décennie en sport amateur local. Aujourd’hui: Brasser des affaires à un jeune âge.

Certains athlètes mettent la main sur une première voiture à la fin de l’adolescence, s’il leur reste quelques dollars dans leurs poches. Trois karatékas gatinois, eux, ont décidé d’acheter ensemble un… dojo.

Les frères Rivest se sont lancés en affaires en 2007 à Val-des-Monts. Et ils espèrent que leur histoire motivera éventuellement d’autres jeunes adultes à se lancer dans l’entrepreneuriat sportif en Outaouais.

Maxym Olivier avait 17 ans, à l’époque. Ses frères Alexandre Benjamin et Nicholas Patrick, eux, étaient âgés respectivement de 19 et 20 ans.

Ils ont tous été champions à divers niveaux au fil des dernières saisons. Un d’eux se battait même pour une participation aux Jeux olympiques à Tokyo avant la pandémie de COVID-19.

«Depuis que nous sommes tout jeunes, nous avions ce rêve d’avoir notre propre dojo un jour», relate Alexandre Benjamin.

L’aîné, Nicholas Patrick, confirme cette histoire.

«C’était un rêve, mais l’opportunité s’est présentée plus tôt que prévu. On s’est dit ‘let’s go’, on y va.»

Les Rivest ont acheté le dojo de Val-des-Monts que détenait leur entraîneur Denis Beaudoin.


« On coache déjà depuis l’âge de 12 ans. C’était la gestion qui était plus difficile. Nos parents qui sont comptables nous aident avec ça. »— Alexandre Benjamin Rivest


Enseigner n’était pas un problème. Les trois frères possédaient déjà diverses certifications et dirigeaient de jeunes karatékas.

«On coache déjà depuis l’âge de 12 ans. C’était la gestion qui était plus difficile. Nos parents qui sont comptables nous aident avec ça», souligne Alexandre Benjamin.

Ses frangins et lui ont cogné à diverses portes pour du financement. Une aide a été accordée par la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) de Papineau-Collines.

L’argent leur a facilité l’achat d’équipement, comme les tatamis.

«C’est sûr qu’au début, on se faisait poser des questions par les gens. Est-ce que vous êtes prêts? Est-ce que vous réalisez dans quoi vous embarquez? Les gens voulaient s’assurer que l’on comprenne bien toutes les étapes, se rappelle Nicholas Patrick.

«Que tu aies 20 ou 30 ans, si tu as un bon plan et de bonnes ressources, c’est ce qui compte. Pas l’âge, enchaîne-t-il.

«Beaucoup de jeunes de mon âge qui pratiquent un sport depuis longtemps arrivent au cégep et doivent commencer à prioriser. Ils se cherchent des emplois. Certains vont se lancer dans le coaching, mais pas beaucoup.»

Ça se passait bien pour les Rivest avant l’arrêt temporaire de toutes les activités sportives en mars en raison de la COVID-19.

Leur dojo se trouve maintenant dans un endroit plus spacieux de 3500 pieds carrés sur la route du Carrefour. Leur nouveau local est presque trois fois plus grand que leur ancien.

«Ça fonctionne bien pour nous jusqu’ici. Nous sommes bien entourés avec nos parents. C’est un travail d’équipe. Nous mettons aussi beaucoup d’énergie. C’est rare que je sois assis à ne rien faire», note Nicholas Patrick, un diplômé en activités physiques à l’Université d’Ottawa.

Quand il n’enseigne pas, il s’entraîne. Ou se trouve en Europe pour une compétition internationale.

Même chose pour les deux autres Rivest.

«Être étudiant-athlète et copropriétaire, ça gruge ton temps, avoue Alexandre Benjamin qui est inscrit en techniques policières au Cégep de l’Outaouais.

«Nous étions ouverts sept jours sur sept avant la COVID-19. Quand un de nous ne pouvait pas être là au dojo, les deux autres l’étaient. C’est ça la beauté avec nous trois. Notre mère enseigne aussi.»

Le trio a bien hâte de revoir en personne sa centaine de membres chez Karaté Rivest. Il espère aussi voir d’autres jeunes tenter leur chance comme lui.

https://www.ledroit.com/sports/releve-2020/a-la-fois-athletes-et-entrepreneurs-cd2ef2bddbf6e486654d1d849d2eedb5?fbclid=IwAR39hbgK1E-SMWgYqvlRDI4E7OcLh85Ln3W1y_73nCOhJ4ka_vecrtFPNCM