Le journal Le Droit récidive avec un autre texte de sa série de 10 sur des athlètes de la région à surveiller au cours des prochaines années. Aujourd’hui, c’est au tour de notre ambassadrice Ela Day-Bédard d’être en vedette.
Le Droit présente 10 athlètes de moins de 18 ans, des deux côtés de la rivière des Outaouais, qui seront à surveiller dans les 10 prochaines années. En vedette aujourd’hui: Ela Day-Bédard.
La scène se passait sur un monticule, il y a bientôt deux ans, à Bedford, en Nouvelle-Écosse. L’occasion? Un match des championnats canadiens de baseball féminin U16.
Dans son uniforme de l’équipe du Québec, Ela Day-Bédard a réussi la performance de ce tournoi, contre l’Île-du-Price-Édouard. Elle n’a accordé aucun point sur deux maigres coups sûrs en six manches et deux tiers de travail.
Le chiffre qui a vraiment retenu l’attention?
Quinze retraits sur des prises.
Ça fait beaucoup de frappeurs qui passent dans la mitaine.
Avant sa récente blessure à l’épaule droite, la balle rapide de Day-Bédard pouvait atteindre 64 miles à l’heure. COURTOISIE
Même le descripteur du match, à l’époque, a senti le besoin de souligner l’exploit sur les réseaux sociaux dans un gazouillis, le 25 août 2018.
Surtout que l’adolescente d’Aylmer n’avait alors que… 13 ans. Elle affrontait des filles plus vieilles et plus matures, physiquement.
«La seule chose dont je me souviens encore très bien, c’est que j’avais le sourire fendu jusqu’aux oreilles quand je suis sortie du match. Tout le monde s’était levé pour applaudir. C’était spécial», raconte l’adolescente d’Aylmer, qui vient de fêter ses 15 ans.
Day-Bédard possède un talent spécial. Elle brille tout autant quand elle se présente au marbre avec un bâton entre les mains.
Depuis deux hivers, l’étudiante-athlète du programme sport-études de Nicolas-Gatineau participe à un camp de perfectionnement de Baseball Canada, à Cuba.
Day-Bédard a partagé son temps l’été dernier entre deux équipes. Elle a d’abord évolué chez les Rapides de l’Outaouais, une équipe féminine bantam. Elle a également évolué au sein de la formation U16 du Québec.
«J’ai joué 75 matches avec les deux équipes», souligne la joueuse, qui s’entraînait pendant plus de 15 heures par semaine avant l’éclosion du coronavirus.
Elle a passé l’hiver à sur la surface synthétique du complexe Branchaud-Brière.
« J’ai trouvé une vieille balle dans le garage. J’ai commencé à lancer avec mon grand-père Denis »— Ela Day-Bédard
Avant sa récente blessure à l’épaule droite, sa balle rapide pouvait atteindre 64 miles à l’heure.
Day-Bédard maîtrise, en réalité, deux types de balle rapide. La balle courbe et le changement de vitesse font aussi partie de son arsenal. Au bâton, elle peut autant frapper en puissance, ou simplement mettre la balle en jeu.
Ça fait déjà plus de cinq ans que le baseball fait partie de son quotidien. Son initiation au sport a été le fruit d’un concours de circonstances.
Sa famille se trouvait au chalet au lac Blue Sea, à l’été 2014. «J’ai trouvé une vieille balle dans le garage. J’ai commencé à lancer avec mon grand-père Denis.»
Grand-papa était impressionné par ce qu’il voyait.
«Il a dit à mon père qu’il devait m’inscrire au baseball», ajoute celle qui avait tenté sa chance dans divers sports auparavant.
«La natation, le soccer, l’athlétisme…. Mais j’avais tendance à lâcher après quelques semaines.»
Ela Day-Bédard brille tout autant quand elle se présente au marbre avec un bâton entre les mains. COURTOISIE
Pas question de regarder trop loin. Ela Day-Bédard préfère fixer des buts à court terme. Elle visait une participation aux Jeux du Québec, mais la compétition multisports prévue à la fin juillet a été reportée d’un an.
Elle a effectué ses dernières sorties compétitives en Floride, lors d’un séjour avec ses amis du programme sport-études. À Cuba, par la suite, l’entraîneur de l’équipe nationale féminine de Baseball Canada a pu l’observer alors qu’elle jouait contre des filles plus âgées.
«Mécaniquement, ça va bien chez elle. La base est bien acquise», confirme André Lachance.
«Mais elle est encore très jeune, prévient-il du même souffle. Quand tu commences à jouer avec les meilleures de ton âge au niveau national, tu dois apprendre comment gérer l’aspect mental, gérer les échecs. Tu n’auras pas toujours le succès que tu as connu au niveau régional et provincial. C’est le cas pour tous les athlètes qui veulent faire le saut au niveau supérieur. Elle est exactement là où elle devrait être.»