La fée des glaces à Gatineau

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Le journal Le Droit récidive avec un autre texte de sa série de 10 sur des athlètes de la région à surveiller au cours des prochaines années. C’est la patineuse Fée Ann Landry qui est en vedette aujourd’hui.

Le Droit présente 10 athlètes de moins de 18 ans, des deux côtés de la rivière des Outaouais, qui seront à surveiller dans les 10 prochaines années. En vedette aujourd’hui: Fée Ann Landry.

Son visage s’est retrouvé sur des affiches à l’entrée du complexe Branchaud-Brière, l’hiver dernier.

Les organisateurs des championnats québécois de patinage artistique, qui avaient lieu en novembre, ont décidé de mousser l’événement autour de cet espoir gatinois. Fée Ann Landry a bien répondu en se hissant dans les semaines suivantes parmi l’élite nationale.

L’adolescente qui fêtera bientôt ses 15 ans a terminé quatrième au Défi Patinage Canada avant la période des Fêtes, à Edmonton. Elle était même première après le programme court chez les pré-novices.

«Ça fait partie des leçons que je dois apprendre en tant qu’athlète», affirme la jeune femme, presque cinq mois plus tard, en parlant du titre canadien qui lui a filé entre les mains.

«La prochaine fois, je saurai comment gérer la pression plus facilement.»

Le ton était donné. Dans une longue entrevue, ce joyau de la relève outaouaise en patinage artistique a offert des réponses teintées d’une grande maturité.

Ce détail n’a rien pour surprendre une de ses entraîneuses, Guylaine Blouin.

«C’est une personne mature, mais aussi très disciplinée pour son âge. Elle performe à tous les niveaux. Elle est bonne à l’école et au patin.»

Blouin aurait pu ajouter que Landry excelle aussi sur le gazon. En 2018, son élève était membre de l’équipe de soccer féminin de l’Outaouais aux Jeux du Québec.


«Juste dans le warm-up, Fée Ann se fait remarquer par la hauteur et la puissance de ses sauts. Techniquement, c’est de niveau international,»— Guylaine Blouin, entraîneuse


«Fée Ann ne se contente pas de peu. Elle se donne à fond dans tout ce qu’elle fait. En ce moment, elle fait son programme hors glace à la maison pendant une heure et demie par jour. Soit elle fait du vélo, soit elle va courir. Elle fait aussi du trampoline.»

Sa progression fulgurante lors de la dernière saison n’est pas le résultat d’un coup de baguette magique.

L’été 2019 a été difficile pour elle. Des blessures l’ont ralenti.

«J’ai décidé de me prendre en main à l’automne. Je n’ai pas cessé de progresser depuis ce temps-là.»

Landry possède déjà quatre triples sauts (Salchow, Toe Loop, Loop et Lutz) dans sa boîte à outils. Le triple «flip» représente toujours un casse-tête.

À cinq pieds et quatre pouces, elle ne passe pas inaperçue sur la glace. «Juste dans le warm-up, Fée Ann se fait remarquer par la hauteur et la puissance de ses sauts. Techniquement, c’est de niveau international, indique Mme Blouin.

«Elle est belle et gracieuse. Elle a le package

L’été 2020 de Féé Ann Landry s’annonçait chargé. On l’avait invitée à prendre part à des compétitions internationales de développement. La pandémie de COVID-19 a relégué le tout aux oubliettes.

«Ce n’est que partie remise», assure Guylaine Blouin.

De toute façon, l’entourage de la patineuse ne veut pas précipiter son développement. C’est pourquoi le saut chez les juniors n’aura lieu qu’en 2021-2022.

L’hiver prochain sera passé sur le circuit novice.

«Pas question de sauter des étapes. On préfère penser à long terme. On veut laisser du temps à Fée Ann. Le but, c’est une participation à des étapes Grand Prix juniors dans deux ans.»

Landry enfile les patins depuis maintenant 11 ans. Elle a donné ses premiers coups de lame en Russie. Son père jouait au hockey de façon professionnelle sur le continent européen.

Le joueur en question? Éric Landry. Le même qui dirigeait jusqu’à tout récemment les Olympiques de Gatineau.

La famille a longtemps eu une patinoire extérieure à son retour en Outaouais.

Fée Ann Landry a convaincu le paternel de tenter quelques mouvements de patinage artistique. «Il a bien fait de rester au hockey», ajoute-t-elle, hilare.

Cette fibre compétitive, elle l’a probablement hérité du paternel.

Ce dernier rappelle que ses deux fils ont aussi pratiqué le patinage artistique avant de se tourner vers le hockey. Un d’eux, Manix, évolue maintenant dans la LHJMQ chez les Olympiques.

«Côté technique, je trouve ça beau le patinage artistique, même si je ne peux pas te dire si c’est un double ou un triple saut», avoue Éric Landry.

Ce qui l’impressionne chez sa fille?

«Comment elle fonce, autant sur la glace en compétition que dans ses entraînements. Elle ne se pose jamais de questions. Elle fait ce dont elle a besoin pour atterrir ses sauts. Le matin, elle se lève, elle va à l’école et revient s’entraîner. Elle n’a pas besoin d’être motivée par les autres. Elle est passionnée et déterminée.»

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