Voici le dernier texte de la série de 10 sur des athlètes de la région à surveiller au cours des prochaines années. Le tout produit par le journal Le Droit. C’est notre ambassadeur Félix Bertrand qui est en vedette aujourd’hui.
Le Droit termine sa série 10 athlètes de moins de 18 ans, des deux côtés de la rivière des Outaouais, qui seront à surveiller dans les 10 prochaines années. En vedette aujourd’hui: Félix Bertrand.
Ce skieur acrobatique de la Petite-Nation a été épargné par les blessures majeures durant son ascension sur l’échiquier national. Il reste que Félix Bertrand a quand même eu droit à son lot de frousses au fil des ans.
Sa plus récente? À Val Saint-Come, au début du mois de mars, lors de l’avant-dernière étape du circuit Nor-Am.
Il prenait part à l’épreuve des bosses en parallèle.
«Sur mon deuxième saut, mes skis ont arrêté de tourner. J’ai atterri directement sur ma tête, relate l’athlète âgé de 17 ans. Je crachais du sang. J’ai eu peur. J’avais de grosses douleurs aux poumons et aux côtes.»
Une visite dans un département de radiologie a pu dissiper les craintes. Bertrand n’avait rien de cassé. Il était juste un brin magané et surtout très chanceux.
«J’ai pu partir par la suite pour participer à ma prochaine compétition», dit-il au sujet de l’épreuve de Killington Resort, aux États-Unis.
Ce fut sa dernière sortie sur neige avant que la COVID-19 stoppe tout à travers le monde.
Un jeune Félix Bertrand, alors âgé de sept ans, avait reçu sa première médaille en carrière en 2010 des mains du futur champion olympique Mikaël Kingsbury. COURTOISIE
Le seul regret de Bertrand dans sa mésaventure? Sa chute n’a pas été captée sur bande vidéo.
«Personne n’a filmé ça, se désole-t-il. J’aurais bien aimé voir!»
Cet épisode ne risque pas de ralentir ses ardeurs sur la neige. Surtout qu’il a percé le top-10 du circuit Nor-Am à deux reprises, en 2019-2020.
Il a notamment obtenu une satisfaisante neuvième place, en février, à Calgary.
«Tu as des skieurs de 10 pays sur le circuit. J’affronte notamment des gars de 25-26 ans.»
Bertrand a terminé au 59e rang au classement général à sa première saison sur ce circuit en 2017-2018. Il a conclu sa troisième saison en 23e position.
Le jeune homme de Saint-André-Avellin s’est aussi qualifié en vue des championnats du monde juniors de ski acrobatique qui devaient avoir lieu en Italie.
«J’ai eu une bonne saison», concède-t-il.
La saison précédente n’avait pas été vilaine non plus. La Fédération québécoise de ski acrobatique lui avait remis le trophée Jean-Luc Brassard en avril 2019. On remet ce prix annuellement à l’athlète masculin exceptionnel de l’année.
Douze des 13 récipiendaires avant lui ont abouti sur l’équipe canadienne. Dans le lot? Mikaël Kingsbury et Philippe Marquis.
La pression de les imiter ne l’effraie pas. Au contraire.
«Je suis habitué à ça. Ça ne me dérange plus vraiment.»
Félix Bertrand a été promu au sein de l’équipe du Québec à 13 ans. «Je partais en voyage avec des grands. J’affrontais des adultes», dit-il.
Donc le stress, il connaît ça.
«Ça m’avait pris deux ans pour m’adapter.»
Les Jeux olympiques de 2026 sont dans sa mire. À plus court terme, le jeune athlète vise une place au sein de l’équipe canadienne.
Et il ne détesterait pas non plus renouer avec son emploi d’étudiant de l’été dernier au Château Montebello.
«Je travaillais à la marina. Je m’occupais de remplir les bateaux d’essence, de vider les toilettes. J’avais du plaisir. Je travaillais dehors, sur un quai. Je devais recommencer dans les prochaines semaines, mais je ne sais pas quand les bateaux pourront accoster à nouveau.»
À long terme, Bertrand aimerait bien devenir professeur d’éducation physique. Un peu comme l’homme qui l’a enseigné à l’école primaire, l’ancien coureur international Janik Lambert.
«Depuis que je suis tout jeune que je pratique le sport. J’ai arrêté le soccer AA. Mais j’ai repris le cross-country l’automne dernier en arrivant au cégep. J’ai même participé aux championnats collégiaux québécois. Je n’étais pas trop perdu.»