Une rare visite d’Alex Harvey à Gatineau

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Martin Comtois – Le Droit

Entraînement et études obligent, l’athlète amateur le plus populaire au Québec se fera discret lors des deux prochains mois. Gatineau s’avère toutefois une des rares destinations à l’agenda d’Alex Harvey.

« Ce sera pas mal ma seule conférence de l’été », a avoué le skieur de fond et nouveau champion mondial, hier, à l’autre bout du fil. L’athlète âgé de 22 ans passera deux jours en Outaouais, les 1er et 2 juin, à la suite d’une invitation du nouveau Centre de développement du sport de Gatineau (CDSG).

Il agira à titre de président d’honneur du Gala Loisir Sport Outaouais, qui récompense l’élite sportive régionale. Des rencontres avec des athlètes et entraîneurs sont aussi prévues dans le cadre de différentes activités qui restent à déterminer.

Harvey avait déjà une petite idée.

« Faire de la musculation avec un groupe d’athlètes au centre sportif », a-t-il avancé. De la course à pied ou du ski à roulettes dans le parc de la Gatineau avec d’autres espoirs sportifs lui trottait aussi en tête. Il connaît bien l’endroit.

« J’ai participé à des camps d’entraînement d’Équipe Québec dans le passé à cet endroit. Il y a de belles installations naturelles. »

On s’arrache Alex Harvey depuis qu’il a gagné la médaille d’or en sprint par équipe avec son coéquipier Devon Kershaw en mars dernier aux championnats du monde en Norvège. Événements protocolaires et conférences dans les écoles se sont succédé dans les sept dernières semaines.

Mais là, il lève un peu le pied. C’est déjà le retour à l’entraînement. Pas le choix s’il veut être prêt à faire la barbe aux skieurs scandinaves qui l’attendront de pied ferme.

« Ça reprend officiellement le 2 mai », a-t-il précisé.

Ça, et il y a l’école. Inscrit en Droit à l’université Laval, Harvey complétera sa session d’été le 15 juin.

« Une session que je vais faire en un mois au lieu de trois », a-t-il souligné. Encore là, pas le choix.

Le jour même du dernier examen, il prendra l’avion vers l’Ouest canadien en vue d’un camp d’entraînement de l’équipe nationale sur un glacier. Puis en août, un autre camp l’attendra en Nouvelle-Zélande. Un scénario semblable en septembre, cette fois-ci dans l’Ouest américain.

« Le 5 novembre, je quitte pour la Scandinavie en vue des premières Coupes du monde. Entre le 1er mai et novembre, c’est la grosse période d’entraînement. Deux entraînements par jour, six jours ou même sept jours sur sept. »

On comprend pourquoi il a souvent dû dire non à des demandes. Il y a peu de trous dans l’agenda du « wonder kid » du ski de fond.

Pourquoi accepter l’offre de Gatineau ?

« C’est une bonne région de ski de fond. Il y a une bonne masse de jeunes skieurs », a-t-il répondu en parlant des clubs Nakkertok de Cantley et Skinouk de Gatineau.

Deux clubs qui ont brillé aux derniers championnats canadiens. Le premier a terminé premier au classement général. Le second a aussi formé sa part de médaillés nationaux.

Alex Harvey avait aussi une autre bonne raison. Celle-là à saveur personnelle. Elle a pour nom Louise Poirier.

L’ancienne conseillère municipale et dirigeante de la Gatineau Loppet préside maintenant le CDSG. « Elle est une bonne amie de la famille », a précisé le jeune Harvey.

Son père olympien Pierre a notamment été entraîné à un certain moment par Poirier. Tout ce beau monde se voit une ou deux fois par année.

« J’ai vu Alex la couche aux fesses comme on dit », a mentionné avec humour la dame via courriel.

Un message de plaisir

Harvey, lui, a déjà une bonne idée du message qu’il va livrer lors de son passage à Gatineau. « Avoir du plaisir à l’entraînement, c’est la clé du succès. C’est là que tu te développes et que tu réussis à obtenir de bons résultats, a-t-il mentionné.

« Ces jeunes athlètes sont déjà très motivés. Mais ils ont encore plusieurs années devant eux. Il ne faut pas les presser, les pousser ni les écoeurer à l’entraînement. »

Sa venue s’inscrit dans la stratégie du CDSG de promouvoir son offre de services aux athlètes et entraîneurs. « Plusieurs gens ne nous connaissent pas encore et ne comprennent pas ce qu’on fait. On voulait un porte-parole avec de la crédibilité qui a déjà bénéficié de tels services dans le passé », a expliqué Denis Piché, le directeur du centre dont les activités ont débuté en novembre dernier.

Son équipe travaille à attirer un autre athlète élite à Gatineau d’ici la fin de 2011.